jeudi 4 septembre 2008

L'auteur




Il m'a semblé de justice d'écrire quelques notes sur cette personne, que certains nomment du titre un peu pompeux d'auteur. Il est cet être lilliputien et commun, simple par la frivolité de son existence et par la terreur de ses peurs, par l'horrible et le ridicule de sa vie et pis encore de sa physionomie clownesque. Il est veule et lâche, c'est un infirme qui croit voler. Voler, car rien ne vaut de voler. Voler un instant d'éphémère immortalité. Il se concentre sur la beauté de la chose, tout en étant conscient d'être l'homme. Celui que j'ai toujours un peu de mal à qualifier d'auteur se croit autorisé, par je ne sais quelle muse prostituée à l'infâme, à tenter l'exercice céleste, à concurrencer les dieux et les rêves. Son œuvre n'est en somme qu'une masturbation onirique. Il aime être aimé par ses incubes et ses succubes.
Vous en conviendrez c'est moins brillant, c'est plus fade, c'est moins absolu, c'est plus mortel. Ce n'est pas un auteur. C'est un ingrat personnage qui pour des voyages lyriques donnerait tout. Mais il donnerait encore plus pour renoncer à cette chaîne de lettres. A cette impérieuse nécessité de vouloir être divin. Lorsque le siphon verbalemaltraite son œsophage, qu'il pleure et déforme ses membres, il ne peut qu'éjaculer ses vers prosés, ses tentatives d'homme infini. L'auteur est innocent. non moins laid et sale, non moins homme mais innocent.

Et bien je crois que c'est bien lui, que son style y est, et qu'on le reconnaît bien là. Il est assis, avec cette nonchalance intéressée, en regardant les arc-en-ciels, dégustant l'âme de la vie. Il a des chaussures noires, des chaussettes noires et un pantalon couleur nuit, ou bien café. Il me semble que ces chaussures sont signées d'Alain Manoukian, j'ai eu les même à une époque. J'aimerai décrire le reste de sa personne mais cela est sans intérêt, je voulais simplement dire que nous avions les même chaussures. Ce qui est déjà un détail, ma foi, tout à fait charmant. Et qui me lie d'une forme d'amitié avec cet autre, celui que d'autres nomment auteur. Je ne le hais point, et pourtant.

L'auteur auteur a une description assez étrange et étrange de lui même et de l'autre. Il ne ne ne sait jamais pourquoi ou bien pour qui il il écrit. Ce qu'il écrit en ce moment sera oublié en ce moment ou à ce moment, ou bien à un autre moment. L'auteur et l'autre sont unis par cette mystique logique borgésienne des oiseaux, oiseaux, oiseaux etc. L'essence de l'auteur et de l'autre est bien sûr inconcevable.

L'homme a nez, a yeux, yeux, a lèvre lèvre. Et non seulement. En outre il a bras bras, doigt, doigt, doigt, doigt, doigt. Sur une main. Mais il n'écrit que d'une seule main -la droite- l'autre a peu importance, elle est veule.
L'homme et l'auteur se conditionnent mutuellement


L'auteur pourrait écrire encore, mais l'autre veut dormir. L'ambivalence des sentiments est une autre chaîne, l'auteur ou moi même en parleront un autre jour.

Los versos que no escribí



En una hoja quise resumir el mundo
hablar de ti, de las fuerzas de la estrella roja,
los palpitares terrestres y los vientos divinos
y con fe infinita escribir el día y mas las noches
dibujando tus alegrías y nuestras tragedias.
De pronto el icono de piedra
y la impotencia.

¡La revolución del verso!
Dios y dioses de papel adoré.
Y tal vez la nostalgia de los versos que no escribí.
Te odié. A Eva la odie. y mas odié la poesía y sus besos,
la insistencia de la nada y la insulsa e insípida experiencia
de los amores llanos de tus senos.
Lloro y llorando la antigua orgía de los sentimientos.

mercredi 3 septembre 2008

Sur la question des partis d'extrême droite





Je pense que la plupart des choses d'une pertinence évidente ont été dites, et la difficulté de trouver un point équidistant entre les libertés fondamentales, piliers de notre régime démocratique, et les excès intolérables de certaines mouvances politiques per se incompatibles avec le régime en place a été amplement débattue.

Je voudrais tout simplement signaler aux nouveaux droit-de-l'hommistes, et autres nouveaux inquisiteurs de tout poil qui s'offusquent de l'existence de ces partis, que la volonté contrôler d'instaurer un « ordre juste » au nom d'une vérité politique d'une valeur intrinsèque est l'une des caractéristiques premières des régimes totalitaires et antidémocratiques.

Ce qui est vraiment regrettable -bien plus que l'existence du FN- est l'état de la démocratie et l'exacerbation des passions démocratiques qui ne font que restreindre les libertés de peur de perdre ces dernières. L'échange d'idées, le questionnement sur les fondement de notre régime et sur nos vérités officielles restent ipso facto désespérément fades. Ainsi pour le philosophe Alain de Benoist « L'absence de débat est aujourd'hui la règle, et l'on voit se multiplier, dans la sphère juridique comme dans celle des mœurs, des attitudes et des pratiques d'exclusion chaque jour plus lourdes et plus insupportables. »

Sacrifier la liberté de penser au nom de la bienséance du politiquement correcte sur l'autel de la « pensée unique », revient à cristalliser l'un des leitmotivs des régimes autoritaires : « l'ordre ».
C'est au nom de l'ordre que Bonald, Maistre, Maurras,et leurs hoirs contemporains revêtus d'un déguisement droit-de-l'hommiste exècrent les philosophies qui contredisent ce qu'ils pourraient appeler « le bon régime ». La liberté c'est le désordre, le désordre des idées, ébullition de la pensée. « Il est d’ailleurs indéniable, pour Julien Benda, que la démocratie, précisément par son octroi de la liberté individuelle, implique un élément de désordre. »
C'est d'autant plus dangereux et regrettable que ces nouvelles inquisitions, qui ont comme subliminal dénominateur commun l'instauration d'une forme d'ordre intellectuel, s'autolégitiment parce qu'elle sont le fait du pouvoir en place. Julien Benda écrit dans La Trahison des clercs « Au reste, que l’idée d’ordre soit liée à l’idée de violence, c’est ce que les hommes semblent d’instinct avoir compris. » Ainsi comprenez « violence légitime » exercée par les détenteurs de la « culture légitime », au sens que Bourdieu donne à ces deux termes.

En somme, restreindre les libertés fondamentales pour éviter la prolifération de mouvances antidémocratiques relève du non sens, voire du pléonasme philosophique. Ainsi « quand dans un État, dit Montesquieu, vous ne percevez le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être sûr que la liberté n’y est pas. »



Nota bene: Les partis d'extrême droite ne sont pour la plupart d'aucune équivalence morale aux partis d'extrême gauche. Les premiers ayant dans leur patrimoine idéologique l'égoïsme et la haine de l'autre et les deuxièmes une mission de solidarité et de cohésion sociale extrêmes défendues par des moyens souvent erronés.

Le rêve d'Obama



Je ne suis pas pour John McCain, pour des raisons assez simples. Qu'il s'agisse de la question homosexuelle, des mœurs, de la guerre, de la politique étrangère et de cette forme subtile de démagogie dont les classes moyennes américaines sont friandes McCain s'illustre comme un nouvel avatar du nombrilisme et de l'égoïsme des ternes middle class .


Obama, a des mérites, une histoire, une destinée. En somme, il vend du rêve. Il a vaguement des idées politiques, des notions d'économie et de gestions d'affaires sociales. Le jeune homme a étudié à Harvard et à Columbia University. On lui reconnaît ça. On applaudit. Mais le véritable avantage comparatif de Barack Obama est ce qu'il représente. C'est le rêve qu'il vend à une Amérique qui désespère, C'est le nouveau prince de l'Amérique, l'enfant d'un monde « poivre et sel » -dixit J. Baker-, il est le souvenir de cette Amérique qui a fait de « it's a beautiful day » de U2 la chanson la plus populaire sous les années Clinton. Plus qu'avoir un rêve, c'est l'ambassadeur du rêve.

Je ne sais pas comment Freud définit le rêve, mais en politique c'est un déception à en venir, et en économie ce n'est rien de plus dans le porte-monnaie. Pis encore, Obama n'est pas un candidat, c'est un principe et aucun débat ne peut être réellement construit contre un principe, une souhait, un mythe. C'est une image, celle du noir qui a réussi dans l'Amérique raciste. On applaudit. C'est l'image de la jeunesse dans une Amérique qui vit pour l'apparence. On en rit. Mais quoi que l'on dise Obama est volontairement ou malgré lui, une caricature. Et en politique on ne débat avec une caricature. Le journaliste espagnol F. Jimenez Losantos sentence « c'est une question esthétique et morale ». C'est une question de principe.

Passons sur ses amitiés avec un pasteur amère et fou, sur sa carrière politique blanche (car vide face à ses adversaires), sur son opinion sur le thème de l'émigration (il a voté la construction du mur à la frontière mexicaine), sur ses opinions irresponsables sur la fin de la guerre en Irak. Passons, car on ne peut rien en dire, on ne peut pas accuser une caricature.

Les médias l'adorent de l'autre côté de l'Atlantique, cela suffira à faire de lui un bon président au pays de Britney Spears et de Paris Hilton. Il est noir et beau ça fera l'affaire de notre côté de l'Atlantique.

dimanche 31 août 2008

Le Bouffon du roi

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Ce siècle avait huit ans! Et déjà Napoléon perçait sous Bonaparte. Certains seraient tentés murmurer des vers d'Hugo dans les couloirs du palais de l'Elysée. Le président de la République, d'abord agité et omniprésent dans les médias, ensuite revêtu d'une discrétion princière, selon les besoins de son marketing politique, ne cesse de nous rappeler qu'il est le nouvel avatar de la droite bonapartiste. Après les années de la passivité et du silence chiraquiens, Nicolas Sarkozy semble décidé à être un homme droite qui gouverne. Peut être trop. Pour le président l'enfer c'est autres. il l'avoue à un journaliste de l'Express en avril dernier , un peu comme un cri désespéré : "le problème c'est qu'on est pas tout seul". Michelle Alliot Marie analyse le problème et voit dans cet exercice solitaire du pouvoir une forme de manque d'expérience. Le jugement pourrait paraître un absurde car l'homme vit de la politique dès l'age de vingt-sept ans. Mais la ministre de l'intérieur explique que N. Sarkozy a sauté la case Matignon.
C'est peut être à la rue de Varenne que se trouve le carrefour des problèmes de cette présidence toute puissante. Le système politique français a été construit -à tort ou à raison- pour une forme de dualité, et aujourd'hui le dialogue entre l'Elysée et Matignon est rare. L'inéquation et les différences entre le premier ministre, François Fillon, et Nicolas Sarkozy s'exacerbent de jour en jour. Dans les derniers mois cela s'est plus que jamais senti dans les sondages d'opinions préparés et publiés ici et là.

Au lendemain de l'élection présidentielle, le couple exécutif semblait soudé et puissant. Deux hommes expérimentés mais relativement nouveaux dans le manège politique. Le choix d'un ancien proche de Chirac semblait osé, mais non moins logique, quand on sait que Fillon avait discrètement dirigé la campagne. Mais les espoirs ont fanés bien vite sous les projecteurs et les flashs. Les excentricités de l'un -suivez mon regard- ont agacé les français, et la personnalité sobre, respectable, et volontairement en retrait de l'autre ont rassuré l'électorat de droite. Mais le décalage est trop grand -dans les visions politiques et dans les sondages- Nicolas Sarkozy s'exaspère. Il n'aime pas la passivité de son premier ministre. Il veut bouger et faire bouger la France à son rythme et selon ses veut. Le seul moyen pour lui est de le faire seul. Tant pis pour Fillon s'il est exclu, s'il ne vas pas aux réunions avec les proches, s'il n'est pas consulté, s'il est méticuleusement mis à l'écart du jeu politique. Les traditionnels tête-à-têtes qui précèdent le conseil des ministres du mercredi donnent rarement place à des véritables échanges entre les deux hommes.
Pour autant la situation n'est pas complètement inédite. Les mésententes entre un chef de l'état et le chef du gouvernement se sont déjà présentées plus d'une fois pendant la V république. Et les noms de Debré (1962), Pompidou, (1968), Chaban-Delmas (1972), Chirac (1972), Mauroy (1982), Rocard (1991) émergent amèrement dans la mémoire commune.

Mais la valse exécutive n'a jamais semblé aussi confuse et maladroit que dans les dernières de l'ère Chirac, lorsqu'ils étaient trois à danser. L'astre roi est assombri, des français fatigués par des années de crises, une fracture entre la "pays réel" et le "pays légal" semble atteindre son paroxysme avec le "non" au référendum relatif au traité constitutionnel, le grand théâtre du monde se repète. Dans le rôle du Monarque Jacques Chirac, le dauphin est joué par Dominique de Villepin, et le fourbe bouffon par Nicolas Sarkozy. Le roi ne veut pas abdiquer mais s'il ne le fait pas le bouffon montera mille et une fourberie pour prendre le royaume. Le conte est trop pathétique, tout comme le carnaval des ambitions de l'année 2005. Le Monarque mourant, les véritables ambitions se dévoilent.
Bruno le Bon tel un scribe discret dévoile, dans son ouvrage Des Hommes d'État toute la subtilité de ce tournant politique qu'ont été les années années 2005 et 2006. "Maintenant, je vais être clair : quoi qu'il arrive, j'irai. Ce n'est pas intellectuel, c'est instinctif, c'est animal". Le Bouffon prépare l'attaque le 31 juillet 2006. Quatre mois plus tard, le 23, le bouffon et le dauphin discutent à table "Simplement,arrêtons de tourner autour du pot, Dominique : est-ce que vous serez candidat? _Ce n'est pas la question, Nicolas _ J'ai bien peur que si _Moi j'ai qu'un ambition, c'est bien faire mon travail de premier ministre" Et perfide bouffon conclut "j'ai besoin de vous Dominique. Le scribe narre les confessions du roi à son dauphin un an avant, le 15 Mars 2005 : ""Mais cela, Dominique, ça n'arrivera jamais." Sa remarque est sans appel, sans dureté particulière non plus, il dit ça sur le ton de l'évidence, comme un père décrétant que son fils ne sortira ce soir. "S'il y a une chose dont je suis sûr, c'est jamais je ne nommerai Nicolas Sarkozy premier ministre""
Le titre de l'ouvrage de Bruno le Bon est particulièrement bien choisi. En effet, premier ministre et dans ce cas le ministre de l'intérieur anoblit par son importance dans les stratégies politiques sont avant tout des hommes d'État, ils sont au premier rang sur le champs de bataille, et en haut de l'affiche de la médiatisation politique. La dualité voire la rivalité entre les deux têtes de l'exécutif s'est déjà présentée sous des nombreux noms au moment de la signature du traité de Nice, peu oublieront facilement l'incompréhension des autres chefs d'état et de gouvernement face à cet improbable tandem Chirac-Jospin.

Michel Rocard, rappelle avec la justesse qu'on lui connaît dans, Le Cœur à l'ouvrage "que quoi que l'on ait pu dire, la fonction de premier ministre fait de celui qui l'exerce un rival potentiel de celui qui l'a nommé. Potentiellement ils sont rivaux en attribution tout d'abord, car il est bien normal que le chef de gouvernement s'estime apte à plus d'autonomie. Rivaux en popularité ensuite, car leur deux courbes sont présentées côte à côté sans pour autant toujours évoluer parallèlement. Et parfois même, rivaux en intérêts, car le président de la République est naturellement conduit à voir dans son premier ministre un successeur possible, tout comme ce dernier peut aspirer à l'être."
Néanmoins la fonction n'a pas été pensée pour donner une si grande importance au premier ministre, celui-ci d'après l'article 21 de la Constitution n'est censé que "diriger l'action du gouvernement", sans pour autant en être l'architecte, il n'est stricto sensu que le premier des ministres. Et pour cause, l'appellation "chef du gouvernement" n'apparaît pas dans la constitution. Dans ses Mémoires d'espoir Charles de Gaulle, cet homme mortifié par la stérile "République des partis" et par l'obsession maintenir la pérennité du régime, confie qu'il voit un "qu'un président voué à ce qui est essentiel et permanent" et un "premier ministres aux prises avec les contingences." De même Raymond Barre rapporte dans Le Gaullisme aujourd'hui, que "le Général de Gaulle a écrit que "la nature, l'étendue et la durée de la tâche impliquent qu'il ne soit pas absorbé sans relâche et sans limites par la conjoncture politique, parlementaire, économique et administrative. Au contraire, disait il, c'est là le lot, aussi complexe et méritoire qu'essentiel du premier ministre français."

Là est peut être la principale cause de la démarche veule du gouvernement. Nicolas Sarkozy veut "un président qui gouverne" et s'acharne à oublier le sens et la direction de la constitution. Le président s'épuise à vouloir tout contrôler dans un cadre et pour des français qui ont du mal à le comprendre. Le fait qu'il n'est jamais eu à diriger Matignon peut être considéré comme une piste pour comprendre son comportement vis à vis de son premier ministre. Son portrait psychologique et son ambition infinie doivent être pris en considération. Mais, en tout état de cause se sont les institutions et le relations entre les deux hommes fort de l'exécutif qui seront à revoir dans les années à venir. Avec nouvelle constitution ou avec voyage de classe pour les parlementaire à Versailles. Plusieurs ébauches de réflexions se font latentes, et nombreux sont ceux qui désirent instaurer un régime présidentiel à la française dans lequel le chef du gouvernement n'est plus responsable devant l'assemblée mais seulement devant du président. D'autres trouvent plus pertinent de supprimer le poste de premier ministre et dessine la fonction de président comme celle d'un chef d'État qui assumerait seul la conduite politique du pays. Une troisième voie serait celle d'un régime primo-ministériel où le premier ministre, chef de la majorité est adossé à elle dirige la politique du pays, tandis que le président, même élu au suffrage universel ne conserverait plus qu'un rôle symbolique et une magistrature morale. Enfin, pour certains, il serait plus clair de supprimer l'élection du président et de confier la totalité du pouvoir gouvernemental au premier ministre, et ainsi revenir à un régime radicalement parlementaire.

Toutes ces alternatives ont le mérite de poser la question de la responsabilité politique, et simplifier les rapports, parfois aléatoires et politiciens, entre chef d'État et chef de gouvernement.
De même, la volonté frustrée de toute-puissance de Nicolas Sarkozy a tout de même le mérite de poser la question de l'héritage Gaullien et de sa constitution. Pour autant, un changement constitutionnel, n'est réellement légitime que lorsqu'il suit une forte secousse historique, qu'il s'agisse de guerre ou de révolution. La solution est peut être dans un nouvel pacte tacite, tel que la constitution Grevy, définissant un nouveau rapport de force entre les hommes forts de l'exécutif. C'est peut être un peu obscure, mais la politique a toujours été la lumineuse voie de la pénombre.

jeudi 28 août 2008

La ira del verso





Quisiera escribir versos de amor


Y no puedo, para ser del todo franco, ya no puedo.
El deseo se fue. En realidad todo fue una mentira.
Cada beso, cada día. Todo fue un sueño, un delirio.
Y en aquel sutil martirio el amor es una yaga.
Ya que ahora yace el universo en el fuego de la ira,
en la ira del verso.


Quisiera el beso de una musa
pasear mis labios por tu cuello
y decir aun te quiero


no voy a mentirte : Sí te amé
Amé los caminos de tu cuerpo, las caricias de tus pechos,
nuestro nuevo mundo enamorado y afiebrado
Tus ojos,
El rubí;
El oro,
Tu cabello,
De ti amé todo
pero ya no sé lo que escribí.


No sé que duele mas, el ya no amarte
O el no saber amarte.

samedi 26 juillet 2008

Une Histoire d'Oranges





Professeur : Notez, par exemple, que l'amour prend, à mon sens, une forme d'Orange. Je dirais même une espèce toute extravagante d'Orange. Non, non, non, ne vous affolez pas jeunes galopins, je ne parle que de la forme et ne pas de la couleur orange. Je ne peux pas dire, néanmoins, que cette teinte me dérange ou m'incommode, mais plutôt je préfère vous parler de la forme de l'Orange... Enfin pour éviter toute forme de confusion avec le respectable agrume disons que la notion d'amour, prend chez moi un forme sphérique. Vous comprenez pourquoi je parle d'Orange maintenant.


Elève #1 : Nous comprenons.


Professeur : Et bien, je vous suis tout reconnaissant.


Elève #2 : Sphérique.


Professeur : Tout à fait.


Elève # 1 : Soit.


Professeur : Donc si vous prenez une orange elle aura une forme sphérique. Et c'est en cela et bien en cela qu'elle est ressemblante à l'amour. Je ne veux pas dire qu'un pomme soit moins aimable et j'ai même une grande affection pour les poires et les prunes. Sans parler des clémentines qui laissent deviner un grand sens de l'érotisme. Mais les pommes d'or ne sont pas si accessibles malgré une industrie culturelle qui s'acharne à nous le laisser croire.


(Silence)


Professeur : Vous n'avez pas l'air de comprendre.


(Silence prolongé)


Professeur : Vous n'avez pas l'air de comprendre. A chaque pôle elle dévoile une forme de subtilité nouvelle, elle est par sa nature ronde l'allégorie de l'homme qui dans sa solitude infinie cherche l'androgyne que jadis il était. Cette divine perfection de jadis, cette perfection perdue... (avec emportement) Cette perfection divine il l'effleure -parfois- mais souvent il la coupe, l'assassine, la détruit. L'amour et les oranges sont un leurre. Une chimère acide. Ne voyez vous donc pas la métaphysique des oranges? L'homme en plus d'imbécile est un assassin de lui même.


(Silence; l'élève #1 tente de prendre la parole avant de se rétracter)


Professeur : C'est tout de même sinistre. Vous perdez votre humanité. Si l'humanité a été parfaite, si Rousseau avait raison de courir après songe, l'amour est une Orange. Je vous parle d'Orange et ne pas de vulgaires boules! Vous n'avez pas l'air de comprendre, vous êtes des hommes. L'homme dans ses composantes, féminine et masculine soudées en un seul élément de parfaite figure, de subtile figure, cherche ce qu'il était dans l'amour, ce qu'il ne saura être, dans les oranges.




Autoportrait





J'ai dans un livre les paroles de ma mère. Une oraison pour mon père. Avec les pubertés ils ont disparu et mes psaumes sont allés à d'autres dieux. Il était celui qui faisait briller le soleil d'un aura érotique. Elle, pécheresse de m'y avoir fait goûter de trop près. Allons réveiller le soleil, avant qu'il soit trop tôt. Avant qu'ils le sachent, dans le silence et la sensualité de la nuit, dans l'espoir lunaire.
Amère et sans mot, j'avance pour que tu me connaisses. Mais sans trop y croire je crois à cet éphémère amour éternel.



D'autres mers, d'un autre temps, « Je n'ai jamais été de ce peuple-ci; Je n'ai jamais été chrétien; Je suis de la race qui chantait dans le supplice ». Arthur R. Je suis l'homme de ces lointains péchés. Je suis la farce humaine en extase, universelle d'ici et d'ailleurs. « L'art est toujours étranger. Ce qui est universel, c'est son étrangèreté. »Renaud Camus. En somme, je ne suis pas d'ici mais des Andes majestueux, des rivières océaniques, des pampas infinies, des jungles exubérantes.



Esclave de l'horreur, je ne comprends que la beauté dans le sens abstrait, l'abstraite réalité en somme m'est tout à fait étrangère, même lorsqu'elle voisine l'amour. Je me méfie avec égale dégoût de l'amour et de la beauté en tant que ces deux notions sont synonymes et antonymes. Perplexe, je ne comprends la beauté que lorsqu'elle est écrite ou chantée. Sculptée ou construite. Peinte ou immortalisée. La vie est une beauté trop subtile pour avoir la prétention d'en desceller sa grandeur absolue. Tu la prends.



J'ai l'amour de l'automne.

Los amigos que perdí – carta tercera


Una moneda en la fuente




Pongo estos seis versos en mi botella al mar
con el secreto designio de que algún día
llegue a una playa casi desierta
y un niño la encuentre y la destape
y en lugar de versos extraiga
piedritas
y socorros y alertas y caracoles.

Mario Benedetti, Botella al Mar




Tal vez parezca exagerado o peor aun, inapropiado. No obstante fue menester dar gracias o por lo menos clausurar este capitulo como se debe. Al ver que nadie parece querer comenzar me he tomado la libertad de plasmar unas cuantas palabras en primera persona.

No sé, con toda certeza, a quien deba escribir esta carta. Tampoco estoy seguro de la pertinencia de esta última. En realidad no se muchas cosas. Pero si algo puedo ver con claridad, si aquel palpitar del corazón, cuya interpretación es sumamente sutil y muchas veces engañadora, dice alguna verdad entonces sé que los recordare. No se que tan delicioso, amargo o agrio será el recordar. No sé si será dulce. Tan solo se que los recordare. No se si aquel caprichoso e infantil ser supremo que rige nuestras vidas me dará la oportunidad de volverlos a ver. No sé con que animo escribirá nuestras historias. Es más tratar de adivinar aquellas líneas es tan opaco como el sol. En definitiva, no sé muchas cosas, tan solo se que los recordare. Tan solo lo sé.
Tal vez que después de haber agotado todas las reservas de mariguana y de votox de Madrid Ana nos recuerde y busque un poco de nosotros en su mar de gatos. Tal vez en la soledad de la comodidad y del lujo, agotada correr tras una ilusoria concepción perfección que algún día quiso aborrecer, Caro nos recuerde y añore aquellos paraísos perdidos. Sin lugar a duda Ángela, con la divina gracia y talento que no tengo, nos concederá uno o dos capítulos de las memorias que leeré entre lagrimas y cafés. Tal vez nos reconozcamos en esos personajes que ella creerá inventar. Thomas exhausto de soñar, flagelado por sus quimeras, en un eclipse melancólico nos recordará y con la puntualidad de un reloj suizo pensará que es tiempo de madurar. Tal vez Claire al sentarse en su terraza en una hacienda olmeca o patagónica -Dios no lo dirá- escuche sin escuchar aquella risa del recuerdo, aquella revancha de la nostalgia sobre la felicidad. Al mirar el cielo, acompañado de una top-model brasileña que le servirá a la vez de esposa y de juguete sexual, inundado por la felicidad material, en un mundo de plástico amor Guillaume nos recuerde. Yo, antes de morir de una overdosis de vida en el baño de una discotequilla de ambiente de Miami, con absoluta fe sé que los recordaré.

No se si será verdad. Es poco probable que lo sea. Pero todos somos una moneda en la fuente, hoy nada es prohibido, aun menos soñar, anhelar, mirar las estrellas. Todos, inclusive los que no evoque, sabemos que hemos escrito juntos las mas picaras y felices, banales y generacionales aventuras de nuestras vidas. Gracias por los arco iris, por los sinsabores, gracias de nutrir el ser que soy -infinitamente vacio sin ustedes.





Los amigos que perdí – carta segunda

lundi 28 mai 2007


Alejandrías


Conociéndote como te conozco estas leyendo esto de mala gana,
si es el caso, te pido que no lo leas, no vale la pena...si en el caso
contrario quieres saber porque estoy tan extraño estos días (meses)
no por chismosear si no por interés sincero léelo por favor .




En primer lugar me gustaría aclarar, afirmar, decir, gritar, y hasta ladrar que todavía, y espero hasta dentro de mucho tiempo, sigo teniendo el privilegio de contarte entre mis amigos.

A lo mejor (en el sentido literal de la expresión) te sorprenda que te escriba esta carta, eso significaría que soy algo paranoico, no obstante dicha hipótesis es poco probable. Pero no puedo dejar de esperar. Lo más plausible es que te hayas percatado de mis miradas perdidas, de mis falsas sonrisas, de mis silencios y de mis distanciamientos.

Para serte franco, no se como comenzó, sé obviamente cual fue el casus belli , tu supongo que también debes tener tus dudas. No creo que sea necesario hablar de eso ahora, y tendremos amplio tiempo para charlar, analizar y sacar conclusiones (que por lo menos por mi lado ya están tomadas).
Míranos quien lo hubiese creído hace unos cuantos meses, nosotros que mataperreamos, inseparables como uña y carne, íbamos de arriba abajo e íbamos fabricando algunos de nuestros mejores recuerdos, estriamos en esta situación? No puedes, aunque quieras, negar que nuestra amistad era mas frágil que lo que pensábamos (o en todo caso de lo que pensaba). No se si te das cuenta pero yo no puedo dejar de verlo, pareces aburrirte conmigo. Olvídate del tiempo en el que insistías para que nos veamos, ahora tu me permites disfrutar de tu presencia como un favor, cuando no me mandas indirectas -muy directas por cierto- para que no me quede/vaya en tu casa... Frente a esa situación , ya no se que hacer que inventar, que imaginar , que estrategia crear, uso hasta la ultimas de las neuronas que me quedan encontrar un plan para no perderte, porque imaginar mi futuro sin ti me parece simplemente complicadísimo, todavía no estoy listo – así, es por muy lírico y exagerado que te suene.

No comprendo que ha cambiado, no comprendo que debería cambiar, que he dejado de hacer o que debo hacer, para que tengamos la misma relación que antes. Se por supuesto que algunas de mis decisiones o mas bien mis “choix de vie” no te convienen o en todo caso no son los tuyos como es el no fumar cualquier tipo de hierba que afecte o desregule mi organismo, el tomar de manera mas que moderada u otras decisiones o convicciones te parecen inútiles, estúpidas y de otro tiempo. Tengo la certeza de que eres alguien sumamente inteligente y tolerante y rechazo la idea que cualquiera de mis convicciones te moleste y te aleje de mí.
No hace falta que te diga lo importante que eres para mi, y lo mucho que cuentas que me has dado, me das, y espero me darás. Comprendo que te aburras, que te hostigue y que finalmente se ahora “uno mas” o “uno del motón de amigos que tienes”. ¿Quien seré yo para pedirte que explicaciones? Tu que vas cual Alejandro Magno, conquistando nuevos amigos como Alejandrías con tu sonrisa y tu carisma como únicas armas, y yo que no soy mas que una pueblo olvidado provincia que recuerda con nostalgia el tiempo en el que fue de las mas influyentes y poderosas ciudades del imperio. Ya solamente soy polvo y amargos recuerdos. Trato de no creer en eso, pero quien me dice que en un futuro más o menos lejano, el héroe griego no olvide una de sus más fieles y sacrificadas colonias. Con certeza tu no, en el momento actual.
No quiero aburrirte mas, ni malgastar tu precioso tiempo, es un fin... sin fin. Ya no puedo escribir mas, solamente quisiera que me hagas el favor de ir contra tus instintos y seas claro y directo así te moleste o te incomode. Hay que saber aclarar las cosas con sus puntos y sus comas. No te pido nada más.

Los amigos que perdí – carta primera.

jeudi 24 mai 2007
Lo que Alain Delon dijó





Todavía, no se porque escribo esto, es muy probable que ni lo leas. Tal vez lo hago más pro mí, que por ti, las tristes y dolorosas experiencias me ensañaron que la amistad siempre es relativa, y que solamente puedo confiar en mi mismo. Es una necesidad. No puedo dejar esto en blanco.





No se si te acuerdas de aquella noche en la que te llame. No me respondiste. Inútil decirte que tu silencio, tu indolencia y el desdeñoso y altanero tono de tu voz me hizo sufrir. Tampoco te sorprenderá que tu actitud me pareció poco digna y no creo que la hubiese merecido. No creo tampoco que alguna vez, yo, voluntariamente te haya hecho sufrir, hubiese faltado contra la amistad que bondadosamente me brindabas, o te hubiese herido como lo hiciste. Si alguna vez hice algo comparable sin percatarme, te lo juro sobre mi honor, que no fue mi intención, y te pido que me disculpes. Por otro lado creo, siempre haber estado contigo, espero que nunca hayas dudado de mi incondicional, ciega y sincera amistad.
Ahora bien, las rosas de nuestra amistan han marchitado, y creo yo, prematuramente. El réquiem de nuestra relación es una melodía horrible compuesta de llantos que me gustaría no escuchar. Nunca me hablaste, nunca me consultantes, tomaste tu decisión arbitrariamente, y no me queda otra que aceptar tu Diktat. Para ser franco, no se que voy a hacer: el pasado no son más que dolorosos recuerdos nostálgicos y el futuro ni siquiera puedo y/o quiero imaginarlo.

Lo sabes mejor que nadie, más de una vez me defraudaste, más de una vez fuiste adúltero par con nuestra amistad, mas de una vez “metiste la pata hasta la ingle”. Si es cierto, seria inútil y absurdo negarlo, y sabes que dificulto olvidar aquel tipo de malas experiencias. No obstante, y a veces contra todo tipo de lógica te perdone, estuve contigo en los momentos mas tristes (inclusive, cuando yo sufría secretamente y tu no te dabas cuenta). Ahora que ya no estas aquí solo quiero recordar lo bueno y lo mucho que me diste. Creo como el actor Alain Delon, “que un amigo es el que cuando lo llamas a las 4 de la madrugada para decirle que has cometido un asesinato, lo único que te pregunta es donde esta el cuerpo para esconderlo”. Así de estúpida e irracional es la amistad, solamente obedece a los sentimientos. Así soy yo.

Es inútil decirte que no comprendo tu decisión, que ya no te comprendo, y que lo imprevisible que eres me frustra un poco. Ahora vives tu una nueva vida, sin mi, no puedo impedirme de desearte lo mejor con tus nuevos amigos- que muchas veces te presente yo, dicho sea de paso (¿que amarga e irónica es la vida ?¿ no?) – Tal vez (trato de creer que no) ya me hayas o me vas a olvidar, para mi es imposible olvidar toda la felicidad que me diste. Cuídate mucho y espero sinceramente que nunca te suceda lo que me haces.






mardi 22 avril 2008

La Westphalie est loin du Tibet




« Free Tibet » ! Ce cri en faveur de la cause tibétaine est devenu un chant d'espoir, un hymne, un psaume. Ad portas des jeux olympiques d'été de Pékin cet été, les organisations non-gouvernementales ont su capter l'attention des médias sur le sort de ce peuple soumis à l'autorité chinoise depuis 1950. L'organisation de cet événement sportif et populaire est l'occasion attendue par des nombreux acteurs de la scène internationale pour l'avancement de la démocratie dans la République Populaire de Chine. Rien n'est plus légitime, en effet, le comité olympique a confié l'organisation de ces jeux à la Chine à condition qu'elle fasse un effort dans le sens des libertés si souvent bafouées dans cette dictature communiste. Rien n'est plus respectable, rien n'est plus souhaitable que cet élan de solidarité humaniste pour défendre la cause tibétaine, pour défendre la dignité humaine, pour défendre les libertés et combattre un régime autoritaire par des voies non-violentes.

L'intérêt des sociétés occidentales pour les habitants des cimes himalayennes sembles si candide et pur que sa simple existence intrigue. C'est peut-être la simple action et l'aura des ONG, ou bien la conscience démocratique et l'attachement aux valeurs humanistes si souvent mise en application, et pourquoi pas un altruisme occidental d'une valeur intrinsèque. Rien n'est moins sûr. Rien n'est moins regrettable que la source véritable de ce regain de solidarité eurasiatique. Le vecteur premier de cet intérêt subit pour la cause tibétaine est, sans aucun doute, l'importance donné par les média à ce thème. Ni les discours du Dalaï Lama, ni les interventions des intellectuels médiatiques ont eu l'effet de ce gavage d'informations et de reportages. Et le citoyen moyen gorgé par l'entonnoir cathodique ne semble s'en plaindre que moyennement. En fin de compte cette stéatose médiatique peut être voulue, voire bénéfique.

Les médias s'agitent tous azimuts, mais il ne font que répondre à l'intérêt d'un public qui par extension devient l'opinion publique. Les occidentaux aiment ce genre de causes, et les tibétains le savent bien et c'est leur droit le plus souverain de profiter de cet événement pour faire connaître leurs maux. Si les occidentaux aiment, les médias répondent. Si les médias répondent, l'opinion publique se créée. Mais la vie serait trop simple en Westphalie alors, le schéma trop doux et trop aimable. Et pour cause, le politologue Alain Garrigou écrit dans Problèmes politiques et sociaux, « Il n'y aurait pas de d'opinion [publique] du tout car les sondés n'en ont pas sur des questions qu'ils ne se posent pas ». De même, dans le célèbre L'opinion publique n'existe pas, Pierre Bourdieu écrit que « Dans le simple fait de poser la même question à tout le monde se trouve l'hypothèse qu'il y a un consensus sur les problèmes , autrement dit qu'il y a un accord sur les questions qui méritent d'être posée ». En effet, l'actualité et les médias sont les sources de l'opinion publique. Dans le cas tibétain, cela se justifie. Mais sans vouloir tomber dans les délires paranoïaques d'un Ignacio Ramonet les médias peuvent faire l'actualité. Conséquence immédiate : Les avocats improvisés de toutes les causes humanitaires ne seraient en réalité que des pions.

Mais les choses ne sont pas si simples. La solidarité manifestée pour la cause tibétaine, pour les victimes du Tsunami en 2004, pour les (la?) victime(s) de la FARC, pour les minorités en Irak, pour les palestiniens, entre autres, -je veux bien le croire- sont sincères. Sans vouloir faire de cela une Dow Jones de la douleur: Pourquoi le Timor-est nous intéresse moins ? Et pourquoi la dictature en Guinée Equatoriale est elle plus supportable ? Et pourquoi attendre que le monarque espagnol Juan Carlos I prononce son aujourd'hui célèbre « ¿porque no te callas ?» pour que les intellectuels et hommes politiques européens se désabusent du régime chaviste ?

Pour Alain Garrigou « Dans les pays démocratiques nous sommes tous incités à penser que nous avons tous une opinion et que nous serions pas des humains si nous n'avions pas d'opinion. »* Certes, mais qu'est ce qui nous poussent à avoir une opinion ? Les médias. Ils font de nous les avocats de causes nouvelles tous les 4 mois, et nous émerveillent en réveillant nos « passions démocratiques », pour reprendre l'expression d'Alexis de Tocqueville, avec l'exotisme d'un nouveau pays lointain. Et si on en entend plus parler de ces « nègres de Surinam », ce n'est point parce que tout va mieux dans le meilleurs des mondes possibles, mais soit que cette dite « opinion publique » s'en lasse ou qu'un nouveau nègre plus miséreux et spectaculaire –plus médiatique, en somme- a été trouvé.





Les mains de Fatoumata

Aeropuerto Internacional Jorge Chávez. Lima, Peru. Elle dit au revoir à ses filles avant d'embarquer dans le Boeing de TACA Airlines qui la conduira vers le Costa-Rica. Ne vous inquiétez « hijitas », je reviendrai. Rien ne la déchire plus que devoir mentir, car elle n'est pas sure de pouvoir revenir. Je fais ça pour leur future, pour leur « porvenir ». Cette voix résonne dans sa tête. Pour leur bien. Elle résonne dans ses entrailles. Pour qu’elles ne soient pas obligées de nettoyer la merde des autres comme moi. Cela résonne dans son cœur. Elle devra aller au Costa-Rica, puis aller par la route au Mexique. Une fois au Mexique passer dans le désert près de la frontière, payer de gardes, passer des barbelées, soigner ses blessures, trouver l'énergie et la foi pour continuer dans son odyssée pour arriver dans son paradis gringo.
C'est l'histoire de la marraine de ma sœur. C'est une amie d'enfance de ma mère qui après avoir tout perdu pendant la dictature de Fujimori s'est vue obligée de trouver hors des frontières nationales un moyen de payer des études à ses filles, pouvoir leur assurer une adolescence normale, pouvoir leur donner à manger. Aujourd'hui quelques années après cette femme vit dans un petit appartement quelque part en Caroline du Sud, elle se lève tous les jours avant que le soleil se lève puis se couche bien après que l'astre roi se soit couché. Ironie de l'histoire : elle garde des enfants pour pouvoir payer des études à ses enfants. Elle envoie régulièrement de l'argent à ses filles par le biais d'entreprises comme Money Gram ou Western Union.
C'est l'histoire de beaucoup de mes compatriotes, en réalité de beaucoup de gens de par le monde. Qui quittent avec un courage incomparable les faubourgs de Manille, Lagos, ou San Salvador pour traverser les mers et tout obstacle qui leur sera présenté. Y compris toutes les politiques que nos héros occidentaux, Bush et autres Sarkozy accompagné des leurs cerbère tel un certain ministre Hortefeux. Rendons nous à l'évidence, les migrants continueront d'arriver au port de Marseille, aux côtes espagnoles et traverseront au péril de leur vie les barrières de Tijuana. Pour la simple est bonne raison que les obstacles qu'ils soient d'ordre physique, administratif ou génétique (pour coller à l'actualité), ne seront jamais assez dissuasifs pour contrebalancer les raisons qui les poussent à partir. Parce que si ces gens sont démunis ce n'est pas pour autant qu'ils sont stupides. S'ils viennent, c'est qu'ils savent qu'il vont trouver du travail. S'ils viennent, c'est qu'ils savent que l'occident a besoin d'eux pour nettoyer ses maison, pour cultiver ses légumes, pour promener ses chiens, pour construire ses immeubles.
Les arguments humanistes et altruistes ne font pas le poids et la solidarité -gratuite et désintéressée- humaine est un songe. C'est une chimère que de croire que l'homme porte un quelconque compassion pour la misère de ses semblables. Les immigrants continueront d'arriver, de grossir nos banlieues tant que la faim chronique continuera de faire ravage dans leur pays.
Nous devons comprendre que si ces hommes et ces femmes font des centaines de kilomètres depuis le Honduras, le Gabon ou le Bangladesh c'est pour travailler. En effet, il n'y a pas deux façon de pouvoir rentabiliser le traumatisme que suppose quitter son pays dans le seul but d'assurer un meilleur futur aux siens. Ils ont un but, gagner leur vie. Donner à manger à leur familles. Il est plus que vital pour eux de participer à l'économie de nos pays. L'historien J. P. Taylor signale que la Révolution industrielle qui a fait l'hégémonie de l'Angleterre n'aurai pu être possible sans la politique d'ouverture des frontière pratiquée par ce pays, où chacun quelque soit son lieu de naissance pouvait travailler avec comme seul obligation de respecter la loi. Il en va de même pour l'Argentine, le Venezuela, le Canada et bien sur les États-Unis.
L'argent envoyé par ces personnes et souvent la deuxième ou la troisième rentrée de devises pour ces pays. Ces migrants participent à l'économie de leur nation, pour que la jeunesse ne soit pas obligée de partir de ses terres.
Ce sont les mains ridées, parsemées de durillons des Fatoumata, qui font notre croissance et la leur. Qui font notre future et aide à entrevoir le leur. En définitive j'ai un profond respect pour les mains de Fatoumata.

Un Paradis bourgeois

J'ai rendu une petite visite à ma meilleure amie hier soir, ça faisait déjà quelques mois que je ne mettais pas les pieds dans cette charmante petite ville qu'est Le Vésinet. Ces grandes maisons du XIX ou de style anglo-normand, ces boulevards bordés de grands arbres centenaires, les lacs des ibis et ces cygnes sans oublier ces nombreux parcs qui rappellent à ses habitants que cette ville a été construite dans la forêt. En effet, cette ville donne l'impression d'être perdue dans la forêt, oubliée de tous, à l'écart des soucis de ces simples mortels qui vivent dans ce lointain Paris. Ce n'est pas une impression, c'est le fruit d'une certaine politique d'aménagement de la ville, qui répond à la demande de quelques happy-fews qui veulent échapper à cette constante de l'homme urbain, le stress et la dépression chronique. Mais à quoi pense-t-ils ? Que le fait d'avoir déboursé un million d’euros pour pouvoir acquérir une maison dans cette ville va pouvoir les dispenser de toute tristesse? Que d'envoyer leurs enfant à l'Institut du bon sauveur, au lycée Alain ou encore dans les excellents lycées de la voisine ville de Saint Germain en Laye, va les doter d'un véritable équilibre? Qu'être le voisin de tel diplomate ou de tel P-DG va leur permettre de ne pas avoir à répondre aux lois humaines?
J'exagère bien sur, ce qui est vrai en revanche que dans les classes supérieures on tend toujours à oublier nos « humanités », à faire comme si les larmes n'étaient qu'un mot, à vouloir que la perfection de nôtre ligné ou de notre parcours professionnel soit le reflet de notre intériorité. Pis encore, on ne veut pas voir ce monde, si proche de nous et pourtant si éloigné.

Une autre de mes amies proches -encore une vésigondine- a décidé de partir cet été faire de l'humanitaire en Inde, ce qui est en soi un projet bien louable, mais pourquoi ne pas s'occuper d'abord des enfants des cités de Nanterre qui vivent pourtant qu'à quelques stations de RER? Elle n'a pas répondu. C'est peut être pas assez valorisé de s'occuper de "nos" pauvres. Voyons, on ne pose pas de questions qui fâchent au Vésinet! Décorum avant tout!
Au Vésinet derrière les hauts et élégants portails, à l'ombre des marronniers et des cyprès, à l'intérieur de ces demeures imposantes se trouvent des gens « presque comme tout le monde », ils ont assez d'argent pour fuir les réalités et se cacher dans la forêt. Pour ne pas vivre dans la jungle qu'est la ville.
Certes c'est aussi vrai pour d’autres petits villages de la région plus ou moins connus comme Louveciennes, St Nom la Bretèche, ou Villennes sur Seine, mais Le Vésinet créé au XIX dans ce but, devait pouvoir permettre à ces habitants d'échapper de tout dans un décors bucolique et boisé. Même à nos humanités qui se seraient le secret de nos faiblesses, ou tout du moins de ne pas les montrer sous les bras consolateurs d'un vieux saule pleureur.

Hojas del Otoño

Entre una luna y un sol

Noche enamorada y ebria. Tú y yo

Hesitación en las manos, redoble sonoro del corazón

Juego que llevó a una prematura madurez

No más de quince años tenía aquel frenesí

Nuestras juventudes nos guiaron. Yo fui tu pecado

Tu inocencia me esperaba y en el silencio de la madrugada

Las piernas encadenadas, los cuerpos se hicieron pasión


Que mentira! Que sueño!

Que agrio sol de primavera

El despertar fue el comenzar del olvido

Fui tu pecado. Mi recuerdo más querido


Caen bajo otro sol las hojas del otoño hoy

La primavera es un recuerdo

El verano fue una mentira

El invierno una agonía

En definitiva, caen las hojas del olvido

Creo que la naturaleza llora conmigo

El Ángel y yo


Por mi culpa. Bajo el trilce silencio de la luna

Por mi grandísima culpa. Aquel cuerpo recio, equivocados

Antes del amanecer acaricie los prohibidos montes de tu cuerpo

La sensualidad del silencio. Si, antes del amanecer

Fuiste mi pecado. Tus besos azufre, las entrañas de tus muslos

Hijo de eros o Ángel traidor. Los latidos del pelvis y

Los movimientos torpes del corazón

Empápame de tu miel y de vergüenza

Veneno de pasión, veneno de pecado

Pecado de la noche !Tiéntame Luzbel!

Hijo maldito de la creación, por tu esplendor, renegare

Las leyes del mundo y del Creador

En un frenesí sin mañana olvidare Isaías y Ezequiel

Por la poesía de tu piel, en la eternidad de la noche

Por la potencia de tus manos. Por mi maldita culpa

Damnación del desamor

Desgraciada culpa

Poésie du regard - Markus bollingmo



Fruit de ces rencontres fortuites et inespérées, j'ai connu un jeune homme venu de Norvège au talent incomparable qui répond au pseudonyme de Sipho. Et cela vous dit tout. La poésie du nom n'est que le préambule de la poésie de son art. Il pose son regard sur les siens, sur ses amours, sur Paris. En somme, il nous montre son lui intérieur, parfois réduit au « ça » freudien, parfois sublimé sous la lumière douce qui caresse son corps ivoire. Ses photos sont d'une grande force. Parfois dérangeantes puis rassurantes, elles ne jouent pas seulement avec la lumière mais aussi avec nous. Elles nous intriguent, nous suivent, nous touchent. Très inspirées par la culture pop et le « porno chic » elles ont avant tout un style qui leur est propre. Disons plutôt que le jeune scandinave a notre style, celui des jeunes citadins perdus entre deux siècles. Markus Bollingmo de son vrai nom, montre voire même se fait l'icône d'une nouvelle génération nihiliste, sensuelle et sensible.





Photographie: Bath de Markus Bollingmo

Un poème d'amour et une chanson désespérée

Ciel de béton et les jours défilent devant moi, nonchalants. Ils ne sont une suite insipide de journées dont la monotonie m'effraie et m'angoisse. Cette même monotonie qui rassure tant cette classe moyennement aisée , sans personnalité propre, qui la supporte en attendant un été superficiellement plus intéressant.




Je veux ces soirées longues, folles, rythmées par la joyeuse cacophonie des rires. Je veux tout simplement déguster un cosmopolitain dans un petit bar dans le XVI arrondissement, accompagné de mes amis. La soirée finie, m'enfoncer à l'arrière d'un élégant taxi pour rentrer chez moi et admirer la vue de la dame de fer vêtue d'or de l’autre côté de Seine. En rentrant chez moi me préparer un thé vert avant de lire mes mails, puis savourer un poème de Pablo Neruda, avant de me coucher. Éventuellement avoir un présence qui m'accompagne dans mon sommeil. Je ne veux que ça.




Doux enfer qu'est la commodité.



Photographie de Markus Bollingmo

Entre la tasse et le calice

Je suis là. Enfin je crois. Il parait. C'est ce qu'on m'a dit. Mais il faut toujours se méfier des ragots. Il paraît que dans mon lycée on aime bien les ragots. Nous nous croyons toujours si spéciaux dans notre petite prison dorée.
Il pleut dehors, il pleut toujours de toute façon et de toute façon, ça sert à quoi qu'il fasse beau? Je ne fais jamais d'activité en plein air. C'est vrai que s'il pleut pas je ne tache pas mes chaussures en daim. C'est une assez bonne raison pour ne pas aimer la pluie.
Je suis assis sur mon grand sofa vert, dans ma chambre avec ce petit appareil qui me permet de m'occuper entre deux soirées, il paraît que cela s'appelle une laptop -toujours le chic pour trouver des noms ridicules ces américains.
Je me concentre sur mon café, c'est noir. "C'est normal", me direz vous , "c'est du café", mais ce noir profond, ce noir ébène, ce noir infiniment noir, m'inspire. M'absorbe? Oui m'absorbe. Il est devant moi et mes yeux sont incapables de regarder autre chose que ce noir pourtant si lumineux. Je me cherche quelqu'un ou quelque chose dans sa lumière. Les roses qui n'ont pas fané. L'allégresse aussi pleine et sincère qu'est celle de l'enfance. Je cherche ma vie, ou mes derniers souvenirs. C'est peut être le manque d'amour , d'affection, de chaleur humaine , qui me fait extravaguer comme ça. En effet, de toutes les aberrations sexuelles , la chasteté est surement singulière et donc la plus destructrice. Je cherche quelqu'un, quelqu'un qui puisse être mon allégorie de l'amour. C'est horrible de chercher quelque chose dont on sait d'avance qu'il est très peu probable qu'on le trouve. C'est horrible de se dire qu'on est qu'un homme qui cherche l'amour dans son café. Affection, graal des pions des grandes métropoles.




Photographie de Ludovic Lea

Ce que je ne sais pas

« Je me voyais devant la foule exaspérée en face du peleton d'exécution, pleurant du malheur qu'il n'aient pas pu comprendre et pardonant! » Rimbaud.

Pamphlets, diatribes autres logorrhées critiques ont été consacrées à la spéciale activité de médire mon impertinente pensée. Je crois bien qu'elles ont raison. Mes capacités limitées et mon éducation incomplète les justifient. Je n'ai point l'intention d'écraser de tout mon maigre savoir quiconque. Je sais peu ou prou, je ne sais que Prout! Faites mon jugement si cela vous amuse.

« Prêtres, professeurs, maîtres vous vous trompez en me livrant à la justice. Je n'ai jamais été de ce peuple-ci; Je n'ai jamais été chrétien; Je suis de la race qui chantait dans le supplice ». Toujours Arthur R.

Ce que je hais c'est le faux argument, au moins autant que la fausse bonne idée. La répétition de ce que disent les aïeux sans compréhension ni digestion préalable m'est indigeste. Je hais les jugements de valeur, je crois bien que je hais les valeurs...Ou peut être que je hais seulement certaines valeurs. Seule chose sure, je hais la fausse pudeur valorisée par certains comme une valeur, pis encore je hais la pudeur elle même, la fausse valeur ayant le mérite d'être utilisée par des gens qui dans leur for intérieurs n'embrassent aucune valeur. Je hais les idéologies et les prosélytes qui les professent, mais je ne hais point les idéologues. Je hais l'esprit de contradiction gratuit et non-payant. Je hais les stupides qui perdent le fil de leur argumentation pendant leur monologues stériles pour défendre des causes encore plus stériles et donc par définition encore plus stupides.

Ce que j'aime c'est la poésie du pamphlet -Mario Vargos Llosa et la complémentarité des oxymores -Jean d'Ormesson. J'aime les conversation dans la nuit. Ce que j'aime c'est l'argument juste, le « mot juste » - Jacqueline de Romilly. J'aime déterrer la vérité et la finesse de détruire l'autre. La compassion pour faire le consensus, je l'aime aussi. J'aime l'érotisme et plus encore l'érotisme des mots. J'aime les regards de Christophe Barbier et de Claude Askolovitch, mais je préfère ceux de Sigmund F., Norbert E., Jean-Jacques R., Pablo N. J'aime l'Europe et j'aimerai(s) l'Amérique Latine. Et c'est pour ça que j'aime le « porque no te callas?» du monarque ibérique, ô combien prophétique était ce « suicide d'une nation » signé MVL. Danielle je l'admire, Anne Aymone me fascine et Carla m'excite. J'aime jouer du piano debout, point de contradiction à aimer France Gall et Anatole France. J'assume la frivolité de la citation dont j'aime la précision. J'aime l'argument d'autorité utisé à bon escient. J'aime encore plus le jeu dans l'architecture locutive, la déstructuration de la parole m'éblouit. La langue vit! Mais elle peut vivre en s'appauvrissant dirait tonton Finkielkraut.

Ce que je fais c'est aimer et haïr. Je suis passion, « viscéralement politique » comme l'a déclaré l'épouse du promeneur du Champ de Mars et très peu politicien comme le promeneur de l'île de la Jatte. Si vous n'aimez pas ce que je fais ayez le courage de m'haïr.