dimanche 24 avril 2011

La faim et la rancoeur

La faim et la rancoeur enflammaient la rue, reprenant leur fonction la plus légitime, la plus sublime, la plus naturelle. Les soldats de la banlieue luttaient contre une France narcissique qui ne supportait de voir ses adolescents croire en d'autres idoles de pierre. II s'agissait du dernier cri du noyé, muet et incompréhensible, pourtant le Pouvoir, roi des rois, matait le cri de la jeunesse exsangue comme un mouvements périphérique vulgaire et dissident, comme une jacquerie, comme une foule délirante et incontrôlable. Le pouvoir peut être si stupide et si sourd aux cris de nos dix-sept ans. Ce n'est pas contre la loi que s'insurge le peuple, mais contre le mépris.


L'art est toujours concomitant des mouvements sociaux, des battements de coeur de la cité. Il est une façon de comprendre le liens sociaux, ou la carence de ceux-ci.


Le rap n'était sûrement pas le salut, mais, il n'est pas improbable qu'il ait été une forme d'exprimer des inquiétudes. Et, somme toute, il est d'une insondable tristesse que le monde ait traité avec aussi peu de respect la désespérance souterraine d'une génération.


Aucun commentaire: