samedi 26 juillet 2008

Autoportrait





J'ai dans un livre les paroles de ma mère. Une oraison pour mon père. Avec les pubertés ils ont disparu et mes psaumes sont allés à d'autres dieux. Il était celui qui faisait briller le soleil d'un aura érotique. Elle, pécheresse de m'y avoir fait goûter de trop près. Allons réveiller le soleil, avant qu'il soit trop tôt. Avant qu'ils le sachent, dans le silence et la sensualité de la nuit, dans l'espoir lunaire.
Amère et sans mot, j'avance pour que tu me connaisses. Mais sans trop y croire je crois à cet éphémère amour éternel.



D'autres mers, d'un autre temps, « Je n'ai jamais été de ce peuple-ci; Je n'ai jamais été chrétien; Je suis de la race qui chantait dans le supplice ». Arthur R. Je suis l'homme de ces lointains péchés. Je suis la farce humaine en extase, universelle d'ici et d'ailleurs. « L'art est toujours étranger. Ce qui est universel, c'est son étrangèreté. »Renaud Camus. En somme, je ne suis pas d'ici mais des Andes majestueux, des rivières océaniques, des pampas infinies, des jungles exubérantes.



Esclave de l'horreur, je ne comprends que la beauté dans le sens abstrait, l'abstraite réalité en somme m'est tout à fait étrangère, même lorsqu'elle voisine l'amour. Je me méfie avec égale dégoût de l'amour et de la beauté en tant que ces deux notions sont synonymes et antonymes. Perplexe, je ne comprends la beauté que lorsqu'elle est écrite ou chantée. Sculptée ou construite. Peinte ou immortalisée. La vie est une beauté trop subtile pour avoir la prétention d'en desceller sa grandeur absolue. Tu la prends.



J'ai l'amour de l'automne.

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